Un trait qui esquisse une attitude, un mouvement, une expression, Samione reproduit les gens, du danseur au passant. En résidence chez nous dès le printemps pour travailler aux (très) grands formats, on lui confie début septembre le mur d'en face. Pendant toute la semaine, assistez à ce que Samione a concoté pour vous !

La fresque est visible jusqu'à janvier 2021
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Biographie Artiste

Physionomiste doublé d’un empathe, Samione absorbe la ville comme la diversité de ses habitants. L’artiste projette ce que l’environnement citadin a pour lui de plus intime : les visages des hommes et des femmes qu’il croise. Autant de regards et de trajectoires de vie formant un tout, plein de paradoxes, que la technique du « oneline » embrasse.
Le travail graphique de Samione repose sur une ligne unique, infinie, qui symbolise l’unité du sujet et ce fil nous unissant tous. Un fil invisible mais bien présent que Samione révèle sur les murs en rendant aux personnes les portraits qu’ils méritent.
Cette ligne rendue à elle-même se transforme, l’étincelle a lieu, les connexions cérébrales se font. Samione traduit en peinture les traits particuliers des individus dont l’énergie l’a touché, pour valoriser à la fois les différences et les parcours singuliers de chacun.
Samione dessine depuis toujours. Le gout de la figuration ne le quittera vraiment jamais.
Jeune il découvre l’aérosol suite à un atelier d’animation organisé par la bibliothèque de sa ville. Il consacre alors plusieurs années de sa vie au « handstyle » se passionnant pour l’étude de la calligraphie occidentale, et cherchant à assimiler et à maîtriser le principe de lettres. Etirer les caractères dans tous les sens, repousser les limites des abécédaires, puis intégrer ces productions personnelles avec harmonie dans un environnement universel : une pratique typiquement nocturne qui reste pour lui l’essence même du graffiti.
L’artiste suit des études de communication graphique et audiovisuelle, et rencontre M. Cana du collectif Renart, un précurseur du graffiti et du street art dans la région Nord. Il participe à la première Biennale d’Art Mural en 2013 pour laquelle il réalise aussi la communication graphique.
Un cycle artistique débute quand il intègre le collectif. Une expérience nourrissante marquée par des ateliers d’initiation au graffiti et à des événements comme le Festigraff au Sénégal l’année suivante, en 2014.
Fort de ce voyage et de ses séjours réguliers au Maroc, un déclic se produit. En plus avivé par la pratique du tag dont il gardera l’incisivité, la passion originelle de Samione resurgit.
Il revient à la figuration et son geste sera vif, tranchant, inévitablement rapide comme le tag l’entend. La figuration qu’il réservait au privé est sortie d’entre les murs pour s’y afficher, en grand, abreuvée par sa mémoire visuelle qui l’inspire.
La démarche consiste à peindre les gens comme ils sont et pas comme on aimerait qu’ils soient.
Ouvriers, smicards, sages, mafieux, voyous, immigrés, laissés-pour-compte, gars de quartier, mômes qui crapahutent, et aussi, bien nés, conducteurs de SUV, bizness girls, bcbg et crapules des beaux quartiers. Ce sont les gens d’en-bas mais pas que. Le réel est sous les yeux et tous ces visages portent des émotions qui troublent. Ces individus sont imposants et puissants par leur vécu, et c’est cette force que Samione s’attache à reproduire, traduisant par là-même une vision positive et humaniste de la société.
Les oeuvres de Samione deviennent des miroirs sur les murs, où chacun peut s’y mirer avec des jets de couleurs qui soulignent le contraste entre brutalité et finesse. Les expressions sont transfigurées par de multiples lignes courbes qui suggèrent l’âge qui passe, sans faire l’impasse
sur l’esthétique pour autant. Un instantané progressif et vivant, inévitable et malgré tout rassurant puisque nous sommes ensemble.