Robin Ansart : Vers l'hybridation de l'art visuel

Robin Ansart est un artiste graphique et visuel de 26 ans, très attaché à la culture Hip-Hop. Alors qu’il réside au Flow, nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec l’artiste lillois à propos de son parcours et de ses ambitions artistiques.

Son parcours :

Déjà très jeune, Robin est attiré par le stop motion. Alors au collège, il décide de creuser cette passion pour les arts visuels en s’orientant vers la photographie et l’illustration. De là, le jeune Robin s’essaie aux stickers et au graphisme, ce qui le mènera très rapidement, à la fin de sa scolarité, à poursuivre ses études en école d’art.

Il se retrouve à faire ses études supérieures à l’ESAC de Cambrai. C’est à cette même période qu’il commence à faire ses premières connexions avec les cultures urbaines, enchaînant les couvertures de concerts et d’événements urbains au Flow principalement. À l’origine, le photographe montrait plus d’intérêt pour les têtes d’affiche, mais il finit par tisser de vrais liens avec les premières parties et les artistes locaux émergents.

Après une formation artistique à Cambrai je sentais que j’avais besoin de me former techniquement, et d'aller à l'assaut de la capitale.

Robin Ansart
TATS - Robin Ansart, Ecole Nationale Supérieure Louis-Lumière

Un premier pas vers le monde professionnel

C’est alors qu’il intègre, en 2019, l’ENS Louis-Lumière, une école parisienne bien plus technique en photographie. Là-bas, il aura l’opportunité de participer au concours international « World Photography Organisation – Student Focus » organisé par Sony. Il atteindra les phases finales et sera donc sponsorisé par Sony, qui l’équipera en matériel de photographie. Cela lui permettra, pour l’occasion, de se lancer dans la vidéo et le motion design.

Le truc qui me parle le plus, c’est l’hybridation entre la photo, la vidéo et le graphisme. Je me suis intéressé à comment créer des images animées à partir d’images fixes, et comment créer des images fixes à partir d’images animées. Et tout ça avec le Hip-hop autour de moi.

Robin Ansart

A la découverte de la danse Hip-hop !

Il sort donc de l’ENS Louis-Lumière en 2022 diplômé et continue son parcours initiatique entre le dessin et le graphisme, en ayant comme sujet favori l’environnement urbain et la ville. Il se concentre de fait sur les arts urbains ; évidemment le rap, le graff, mais aussi la danse !

À la sortie de ses études, il se rend à Berlin pendant une année où il fera la rencontre d’un ami, Mattéo Damon, qui l'initiera sur place aux codes et coutumes de la danse Hip-hop. Ils commenceront alors à faire des projets ensemble, et c’est à ce moment que Robin découvre ses premières Jam.

Je me suis retrouvé à shooter des danseurs, j’ai trouvé ça fascinant. Il y a énormément de choses à capturer, je pouvais repartir de chaque Jam avec 100 Go d’images dans mes disques durs à ne pas savoir quoi en faire.

Robin Ansart

Cela a été ses premières expériences avec la danse, qui lui forgeront plus tard cette envie de creuser dans ce milieu passionnant qu’est la danse Hip-hop.

Aujourd’hui, il considère la danse comme l’un de ses sujets principaux. C’est pourquoi, en 2025, il sera à l’origine de toute la direction artistique de HOD25 !

Les difficultés d’un artiste visuel :

En tant qu’artiste visuel, il arrive souvent de faire face à de nombreux défis et problématiques. Robin n’en fait pas exception. L’une des plus importantes est la difficulté à parvenir à trouver son public par rapport à son identité propre. Étant donné qu’il navigue entre de nombreux domaines, il luttait pour marquer une identité propre dans sa polyvalence.



Une des solutions apportées par le photographe est d’appuyer sa présence sur les réseaux sociaux.

J’essaie de jouer le jeu des réseaux à ma façon. Pour le moment, ça me dérange encore de créer du contenu avant de créer de l’art. J’essaie toujours de ne jamais me trahir et de rester authentique.

Robin Ansart

Un espace de découverte

Selon lui, les réseaux sociaux restent un outil important. Il est primordial de parvenir à exister sur ces derniers et conquérir un public inconnu.

Une autre difficulté aussi soulevée par Robin est la sédentarité de l’artiste. Avec cette résidence au Flow, l’artiste a pris conscience de l’importance d’avoir un espace de travail dédié à sa création. Il explique alors que mentalement, il est difficile de faire la part des choses quand ta chambre se transforme en atelier d’art visuel.

Dès que j’avais 15 minutes devant moi, j’allumais mon ordi pour regarder les images de la veille, comment créer des liens avec d’autres travaux… Ça ne finit jamais et c’est difficile de poser un cadre solide.

Robin Ansart

En tant que passionné, il a souvent eu du mal à décrocher et à sortir la tête de l’eau, mais le fait de pouvoir s’échapper de ce cadre quotidien avec cette résidence de 4 mois au troisième étage du Flow, cela sonne comme une aubaine pour lui.