Un pilier du Hip-hop nordiste
Originaire de Wazemmes, Ywill est un des précurseurs du Hip-hop nordiste. Enfant de la culture urbaine des années 90, il écrit son premier texte de rap en 97. Quelques années plus tard, il formera La Jonction.
La Jonction ?
À l’origine, Ywill, Oprim, Prince et Rekta sont des jeunes disséminés entre les quartiers de Wazemmes et Moulins. Alors tous dans leurs collectifs respectifs à l’époque (Ex Aequo Solid H, Sens Interdit), Ywill fait la rencontre de Saknes à la fac alors qu’il venait tout juste d’arriver de Saint-Quentin. Dès son arrivée dans la capitale des Flandres, tout est allé très vite pour lui. Il parvient à se dégoter une petite salle pour les répétitions, monte une première asso, et prépare d’ores et déjà sa première mixtape « Université du Hip-Hop ». C’est d’ailleurs cette mixtape qui marquera la sortie du premier morceau de La Jonction, intitulé « Jonction HDF », qui figurera sur son premier EP.
Après ce morceau, c’est le début de la course : Open Mics, freestyles dans des squares, les jeunes MC étaient décidés à devenir des phénomènes de leur art. C’est alors qu’ils ont commencé à comprendre qu’ensemble, ils avaient le potentiel de marquer la ville de leurs empreintes artistiques. À l’époque, leur idée était de s’émanciper de l’image des collectifs pour se rapprocher de celle d’un groupe. C’est pourquoi c’était essentiel pour eux de faire tous leurs concerts à cinq.
Petit à petit, La Jonction continue de faire parler d’elle, mettant en avant les individualités de chacun tout en s’accrochant à une direction artistique cohérente de groupe. Et c’est en 2004 que sort la compilation « Réunion Clandestine », un disque en collaboration sur lequel collaborent les groupes IPM, un groupe lyonnais constitué de Venom, Lucien 16S, Lacère Joker et TG Ox (groupe considéré aujourd’hui comme le premier groupe lyonnais de rap dont le rayonnement a réussi à traverser les frontières locales), et 45Niggaz, un groupe de Hip-Hop originaire du quartier de la Savine à Marseille. Comme tout artiste en pleine ascension, ils ont dû s'adonner à l'autoproduction. C’est alors que nos cinq artistes ont assuré eux-mêmes la distribution aux quatre coins de la France, enchaînant les magasins de disques pour promouvoir leur compil’.
C’est à cette même période que nos cinq MC voient leurs efforts récompensés. Mais ce n’était pas le moment de se reposer sur leurs lauriers, ils allaient devoir faire face à leur premier vrai défi. « À l’époque, il fallait d’abord être carré sur scène », ajoutera plus tard Ywill dans une interview accordée au Webzine « Le Bon Son ». C’est un témoignage précis de l’importance des représentations scéniques dans le hip-hop des années 2000. Ils n’avaient donc pas le droit à l’erreur.
C’est alors qu’ils ont assuré la première partie de la Scred Connexion, un groupe de rap parisien du 18e arrondissement qui a connu un réel essor de popularité à l’aube des années 2000 avec la sortie de leur premier album studio « Du mal à s’confier ». C’est donc à l’occasion d’une date organisée à Tourcoing pour les Hip-Hop Days (un événement organisé par l’asso Call 911) dans la salle du Grand Mix que le groupe parisien a sollicité La Jonction. Fort de ces actualités, peu de temps après, La Jonction sort le projet « Street Radio » sous forme de « street CD », un format plus léger permettant de mettre en avant l’authenticité et la créativité. Ce projet est complètement à contre-courant de l’essor des instrumentales synthétiques. Il leur permettra de remporter plusieurs concours à travers la France avant la sortie du projet majeur « Le point sur le J » en 2013, un album sur lequel figureront leurs titres phares « Si j’étais mon pote » et « Etat d’urgence » en collaboration avec la Scred Connexion.
Ses premiers pas en solo ?
Chemin vers l'indépendance !
Bien attaché à l’image de La Jonction, Ywill continue à écrire des morceaux solo de son côté. Jusqu’à la sortie de son freestyle « Théorie du Big Bang », sorti le 6 novembre 2011 sur la chaîne Youtube « Les Echos du HipHop ». Cette vidéo aura un impact certain sur la scène locale et permettra à l’artiste lillois de se faire connaître en dehors de l’image de La Jonction.
« À sa sortie, j’ai senti qu’il y avait un petit engouement. Il aurait sans doute fallu proposer dans la foulée d’autres freestyles comme celui-là. Mais j’ai du mal à sortir des titres à la chaîne et à refaire deux fois la même chose. En plus, on était en train de préparer l’album du groupe avec La Jonction, donc je me suis contenu au niveau solo. »
Ce n’est qu’en 2016 qu’il sortira son premier album solo « Livre d’Or ».
Sa Résidence :
A l’occasion de la release party de son projet « Le Blues de l’astronaute » en collaboration avec Paranoyan, le Flow a accueilli Ywill pour une résidence scénique en grande salle. L’occasion pour nos deux entertainers de retravailler leurs déplacements sur scène et leurs interactions avec le public.